Ouvert en début d’année à Paris (20è arrondissement), le Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM) Maraîchers accueille 56 personnes, en situation de handicap psychique, âgées de plus de 45 ans. Les 78 salariés de la structure accompagnent les résidents dans les gestes de la vie quotidienne et leur assurent un suivi médical.
Un lieu de vie adapté au rythme de chacun
Grandes pièces lumineuses, fresque colorée, petit jardin, terrasses ensoleillées… Passer la porte du FAM Maraîchers, c’est découvrir un coin de tranquillité en plein coeur de Paris. Un endroit accueillant où les résidents ont la possibilité de se sentir chez eux, où ils peuvent se réapproprier leur quotidien. Chaque personne accueillie dispose de sa propre chambre, qu’elle aménage et entretient en fonction de son autonomie. Les résidents participent à la vie de l’établissement, aux activités et aux sorties selon leurs envies et capacités. Ils élaborent également un projet individualisé avec l’équipe du FAM, qui leur permet de se fixer des objectifs pour se projeter dans le temps.
Afin d’intégrer au mieux les résidents à la vie collective, l’équipe du FAM assure un accompagnement socio-éducatif et médical des personnes, tout en proposant un lieu de vie, de soins et d’activités. Les résidents participent activement à dessiner les contours de leur accompagnement. Ils organisent ainsi chaque mercredi des réunions collectives en attendant la mise en place du Conseil de la Vie Sociale. Cette initiative permet aux équipes d’adapter les actions mises en place. « Il s’agit d’un moment privilégié pour eux. Ils nous font part des aspects positifs et négatifs de la semaine. Ils proposent aussi des activités et des projets », précise Léa, aide médico-psychologique (AMP).
Des réponses élaborées en fonction de chaque parcours
Les établissements de GROUPE SOS Solidarités développent des solutions innovantes pour faire face à la question du handicap, à laquelle s’ajoute désormais le défi du grand âge. Le FAM Maraîchers propose ainsi un accueil adapté, qui répond à l’émergence de nouveaux besoins liés au vieillissement de ses résidents : prise en charge personnalisée, bien-être et confort, et ouverture vers l’extérieur.
Faire avec la personne, et non à sa place
Les aides médico-psychologiques accompagnent au quotidien les personnes en situation de handicap, ou de polyhandicap lourd, dans un processus de réappropriation de leur image, qu’ils qualifient de « renarcissisation ».
« L’accompagnement, c’est faire avec la personne, et non à sa place », précise Renaud, AMP. Cette démarche permet aux résidents de recouvrer un maximum d’autonomie. L’équipe accueille notamment des personnes qui ont vécu un parcours de rue compliqué. Ces dernières réapprennent à prendre soin d’elles à travers des faits et gestes du quotidien. Sorties, activités culinaires, soins esthétiques, art thérapie, accompagnement sportif… Les AMP proposent un grand nombre d’activités qui permettent aux résidents de renouer avec une estime d’eux-mêmes.
Une journée au FAM Maraîchers
Jours et nuits, les équipes du FAM se relaient pour assurer une présence continue. Le personnel soignant, le personnel éducatif et la direction échangent en permanence et mettent en commun leurs compétences pour construire un cadre de vie équilibré et rassurant. Chaque moment est ritualisé afin de garantir un maximum de repères aux résidents. Une condition primordiale pour leur permettre de vivre de manière sereine au quotidien. Raymond, éducateur spécialisé de formation, raconte sa journée : « Chaque matin, après une transmission des informations entre les équipes de nuit et de jour, les membres de la direction et de l’équipe soignante se réunissent pour dresser le planning quotidien en fonction des besoins des résidents. Le reste de la journée, nous [l’équipe éducative] nous consacrons à l’accompagnement des résidents dans leurs démarches administratives et dans la gestion de leur quotidien. Les aides médico-psychologiques, quant à elles, proposent diverses activités, auxquelles nous prenons part de temps en temps. Après le repas du soir, les professionnels présents partagent une tisane avec les résidents. Ce rituel marque un moment clé, un « sas de décompression ». Il leur permet une transition plus sereine vers la nuit. Nous développons actuellement des médiations pour aménager ce temps de passage et ainsi éviter les angoisses qui ressurgissent la nuit ».
À la question « Quel est pour vous le moment le plus important de la journée pour échanger avec les résidents ? », Raymond répond simplement : « Pour moi, chaque moment de la journée est important pour déceler les besoins des résidents. En effet, chaque résident opte pour un moment bien à lui pour s’adresser à nous. Certains sont plus enclins à s’exprimer le matin, tandis que d’autres se sentent plus à l’aise pendant les temps d’activités ou de repas, où le contact est plus informel ».